Aurélie Trouvé à Dijon : « Il y a la réponse qu’on est en train de construire, celle de la Nupes, c’est une rupture écologique, sociale et démocratique ! »

Samedi 11 mars, la députée LFI-NUPES était avec nous, à Dijon, pour participer à notre bataille contre la réforme Macron des retraites.
Plus de 70 personnes ont rempli le Café Hugo, place de la Libération, pour notre réunion publique conviviale avec Aurélie, avant de participer, avec 10.000 citoyennes et citoyens de Dijon et de Côte-d’Or (1.300.000 en France), à une nouvelle manifestation contre la réforme Macron.
Merci aux militant.e.s et aux responsables LFI, Génération.s, PCF, EELV, PS, Ensemble ! et REV pour leur présence ou leurs messages !

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À cette occasion, le quotidien régional a publié un entretien avec notre députée référente.

LE BIEN PUBLIC – Aurélie Trouvé, députée LFI référente pour la Côte-d’Or : « Cette réforme des retraites a repolitisé le pays »

Députée de la France insoumise référente pour la Côte-d’Or, où elle a vécu pendant douze ans, Aurélie Trouvé était à Dijon ce samedi pour défiler contre la réforme des retraites. Espérant toujours que le gouvernement retire son projet, elle estime qu’Emmanuel Macron « a déjà perdu la bataille des idées ».

Propos recueillis par Guilhem GEORGE – 11 mars 2023

Élue en Seine-Saint-Denis, Aurélie Trouvé est également la députée LFI-Nupes référente pour la Côte-d’Or au sein de son mouvement. Il faut dire que l’ancienne co-présidente d’Attac (Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne), économiste et ingénieure agronome, connaît bien le département pour avoir passé près de douze ans à Dijon, d’abord pour ses études puis en tant que maître de conférences à Agrosup. En déplacement ce samedi dans la cité des Ducs à l’occasion de la septième mobilisation contre la réforme des retraites, elle a répondu à nos questions.

Quel est le sens de votre venue à Dijon ce samedi 11 mars ?

« C’est évidemment la bataille contre la réforme des retraites, mais aussi parce que j’ai un lien particulier avec Dijon, et toutes les luttes ici. Pour moi, c’est assez fort et précieux de venir à ce moment précis, qui est un moment décisif dans la bataille. »

Comment voyez-vous la suite et la fin des débats au Parlement ?

« Il y a un vote bloqué au Sénat , donc on court vers une commission mixte paritaire (CMP), composée de députés et de sénateurs. Cette CMP sera sans doute conclusive, et dans ce cas, le texte sera ensuite soumis au vote à l’Assemblée nationale, le 16 mars. Or, on sait que s’il y a un mini-risque qu’il y ait un vote contre la réforme, le gouvernement actionnera le 49.3 tout de suite. Parce qu’il a choisi une procédure totalement scandaleuse, l’article 47.1, qui a empêché d’examiner le texte avec le temps qu’il faut. »

Les milliers d’amendements de la France insoumise ont également ralenti les débats…

« Ça, c’est la version macroniste. Notre version, c’est qu’on nous a donné neuf petits bouts de journées pour un texte aussi essentiel. On a simplement refusé de s’effacer, on a gardé nos amendements parce qu’on voulait défendre et dessiner un contre-projet, et parce que ça nous a permis aussi de débusquer un certain nombre de mensonges. »

Espérez-vous désormais un vote final à l’Assemblée nationale ?

« Ce n’est pas nous qui avons la main, c’est le gouvernement. Ce qui est décisif maintenant, ce sont les mobilisations dans la rue. Si on monte encore d’un cran dans les mobilisations et dans le blocage de l’économie, il est tout à fait possible qu’Emmanuel Macron retire sa réforme. Par ailleurs, il a déjà perdu la bataille des idées. Cette réforme a repolitisé le pays, reformé le clivage gauche-droite et un clivage sur les visions de la société, notamment sur la vision du travail. La colère est extrêmement grande. »

Comment sortir de ce moment de tension ?

« En général, dans ce type de période, il y a deux solutions. La pire qui soit, c’est la montée de l’extrême droite, parce qu’elle se renforce sur ce type de terrain, avec des solutions ultra-autoritaires. Et il y a la réponse qu’on est en train de construire, celle de la Nupes, c’est une rupture écologique, sociale et démocratique. On a beaucoup parlé de l’unité syndicale, mais l’unité de la Nupes est extrêmement précieuse, au-delà des différences de tactique parlementaire. »

Cette union n’a-t-elle pas vacillé à l’Assemblée, notamment sur la question des amendements ?

« Non, je ne crois pas. D’ailleurs, on continue la campagne ensemble, il y a des meetings de la Nupes quasiment tous les soirs. On a au contraire une Nupes qui se renforce. Nous pouvons avoir des différences d’appréciation sur tel ou tel choix de tactique parlementaire, mais on en aura d’autres. Je crois qu’aujourd’hui, on a besoin de cette alliance pour gagner demain. Et la campagne contre la réforme des retraites en est encore un élément moteur supplémentaire. »

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