Urgence sociale !

Protestation des professionnels du social et du médico-social. (Photo : Ishta / Antoine Peillon)

Une journée entre Medef, manifestation des professionnels du social et du médico-social, et CFDT…

Notre plan d’urgence sociale

Ce matin, à la Maison dss entreprises (Dijon), à l’invitation du Mouvement des entreprise de France en Côte-d’Or (MEDEF 21), Catherine Hervieu (candidate Nupes sur la 2e circonscription de Côte-d’Or), David Camus (son suppléant) et moi-même avons écouté nous présenter très rapidement son programme, « Agir ensemble pour une croissance responsable ».

Nous avons, à notre tour, comme hier devant les adhérents de la CPME, développé quelques axes déterminants de notre programme partagé de gouvernement, lequel articule stratégiquement bifurcation écologique, refondation sociale et planification économique grâce au financement et à la mise en œuvre de « grands chantiers » aujourd’hui vitaux pour l’avenir de notre pays et de l’Europe.

Photos : Ishta / Antoine Peillon

Bonne surprise, nous avons entendu des préoccupations et questions des adhérents du MEDEF 21 tournées vers le dialogue des entrepreneurs avec les collectivités locales, vers celui avec les syndicats et, surtout, vers les moyens de réussir la transition énergétique et écologique, notamment dans le secteur du BTP. La problématique cruciale de la ressource en eau a fait l’objet d’une alerte partagée.

Ce midi, place du Théâtre (Dijon), j’ai participé avec Dominique Guidoni-Stoltz (candidate suppléante sur la 1re circonscription de Côte-d’Or), Andrée Dejeu (directrice de campagne), Michel Alignier (candidat suppléant sur la 3e circonscription de Côte-d’Or), Catherine Hervieu (candidate Nupes sur la 2e circonscription de Côte-d’Or) et Éloi Delaporte, au pique-nique de protestation des professionnels du social et du médico-social (CGT, collectif des Ducs du social…), qui dénoncent des conditions de travail rendues de plus en plus difficiles et demandent une hausse de salaires. La manifestation qui suivait a rassemblé plusieurs centaines de personnes, selon Le Bien public, depuis la place de la Libération pour rejoindre la place Darcy, avant de rejoindre le boulevard de la Trémouille.

Photos : Ishta / Antoine Peillon

Cet après-midi, à la Maison des syndicats, l’Union des retraités et préretraités CFDT de Côte-d’Or (UTR CFDT 21), ainsi que Laure Nicolaï, secrétaire régionale générale de l’Union régionale interprofessionnelle CFDT de Bourgogne Franche-Comté, m’ont reçu pour me faire part de leurs problématiques et revendications.

Photos : Ishta / Antoine Peillon

Trois grands thèmes ont été abordés : la santé ; le logement ; le grand âge.

Sur chacun d’entre eux, j’ai entendu une CFDT en état d’alerte, faisant le constat de l’extension des déserts médicaux, lançant l’alarme, depuis dix ans déjà, sur les « ravages » des « hôpitaux-entreprises » (publics comme privés), dénonçant la chute (numérisation des démarches oblige, entre autres) de l’accès aux soins et aux droits sociaux, soulignant le scandale des EHPAD lucratifs, se désolant de la réduction à presque rien du dialogue social véritable…

A propos des hôpitaux, par exemple, la CFDT 21 et BFC a sciemment parlé d’« urgence absolue » et même d’« urgence vitale » !

Un livret « Présentation aux candidats de problématiques vues par la CFDT » (4 pages + documents annexes) m’a été remis, inspiré par l’essentiel « Pacte du pouvoir de vivre » (novembre 2021). Il représente un guide très sérieux pour notre action politique (législative et gouvernementale) qui entend répondre immédiatement et puissamment à l’urgence sociale.

J’ai assuré leurs représentants de mon attention la plus vive à l’ensemble de leurs alertes et propositions. Et compris à quel point la vision de ces syndicalistes est commune à la nôtre.*

Antoine Peillon

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Notre plan d’urgence sociale

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Au chapitre 4 du programme partagé de gouvernement de la NUPES (Services publics), voici nos propositions pour une reconstruction, de fond en comble, d’un service public de la santé digne des capacités financières et humaines notre pays :

Faire passer la santé d’abord et reconstruire les établissements de santé publics, notamment les hôpitaux

  • Reconstruire le service public hospitalier
  • Instaurer le « 100 % Sécu » en remboursant à 100 % les soins de santé prescrits et en intégrant les complémentaires santé dans la Sécurité sociale
  • Rouvrir des services d’urgences, des maternités et des EHPAD publics assurant un service de santé public de proximité à moins de trente minutes de chaque Français
  • Sortir du tout T2A (tarification à l’activité) et de la politique du chiffre qui met les établissements hospitaliers en situation de conflits d’intérêt avec la Sécurité sociale
  • Engager un plan pluriannuel de recrutement et de pré-recrutement des professionnels du soin et du médico-social (médecins, infirmiers, aides-soignants et personnels administratifs), revaloriser les métiers et les revenus et augmenter les capacités d’accueil des établissements de santé publics, notamment les hôpitaux
  • Actionner tous les leviers pour combattre les déserts médicaux : création de centres de santé pluridisciplinaires publics et embauche de médecins salariés, augmentation des moyens des facultés de médecine pour permettre une véritable suppression du numerus clausus, mobilisation de la médecine libérale et hospitalière, coopératives médicales, conventionnement sélectif, obligation temporaire d’installation, etc.
  • Développer la santé environnementale : faire du plan national santé environnement (PNSE) un moyen d’éradiquer les maladies chroniques liées à la pollution de l’air, à la malbouffe et à l’exposition aux pollutions dans un cadre professionnel (pesticides, radioactivité, amiante, produits chimiques)
  • Mettre fin à l’épidémie de VIH en France en 2030 par un grand plan national de dépistage et de traitement
  • Faire de la santé mentale une grande cause du quinquennat : renforcer les moyens des centres médico-psychologiques (CMP) et des structures dédiées au handicap psychique, et augmenter le nombre de places en faculté de médecine dans la filière psychiatrique
  • Protéger la recherche en santé de la finance

S’organiser pour faire face aux pandémies

  • Adopter un plan de prévention et d’adaptation aux pandémies respectueux des libertés fondamentales, basé sur la société du roulement, la souveraineté, la planification sanitaire et des politiques d’« aller vers » qui favorisent l’accès à la vaccination
  • Abroger les lois sur l’état d’urgence sanitaire et le passe sanitaire et le remplacer par un nouveau dispositif de gestion des crises sanitaires discuté au Parlement
  • Prévoir la levée des brevets sur les médicaments et les équipements nécessaires à une réponse sanitaire urgente, rendre obligatoire le partage de connaissances, de compétences et de technologies en vue d’une production massive et équitablement répartie des biens médicaux de première nécessité
  • Réquisitionner temporairement les entreprises indispensables à la production de matériel sanitaire (masques, tests, purificateurs) et de secours
  • Assurer notre souveraineté sanitaire en développant des filières de production de médicament et équipements médicaux
  • Faire un pôle public du médicament qui devra :
    • Assurer une relocalisation de la production de médicaments et des vaccins nécessaires à la souveraineté sanitaire
    • Garantir l’approvisionnement d’une réserve stratégique
    • Assurer le contrôle des prix sur l’ensemble des produits de santé et communiquer sur leurs coûts réels
    • Permettre la transparence sur le financement de la recherche et du développement
    • Mettre en place une conditionnalité des aides perçues par les entreprises privées pour la recherche de vaccins et médicaments
    • Produire et diffuser massivement les vaccins et traitements passés sous licence d’office

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